ARTISTE Emilie MUZY

Initialement Émilie Muzy s’oriente vers une recherche picturale autour du portrait et de la représentation des émotions humaines. Puis, dans le souci d’un échange plus profond entre l’œuvre et celui qui la regarde elle se dirige vers la sculpture.

« J’ai commencé à collecter et à assembler différents objets en métal afin de donner à voir des formes -plutôt animales- en interaction avec l’environnement dans lequel elles étaient montrées ».

Comment les animaux nous perçoivent-ils ? S’interrogent-ils sur le monde autour d’eux ? Quel est le propre à l’Homme ? Cette limite tant recherchée et toujours repoussée…

Alors que notre tendance à l’anthropocentrisme nous pousse à chercher ce qui nous rend unique, Émilie Muzy essaie de mettre en évidence ce qui fait de nous une partie d’un tout. L’expression de certaines émotions prend des formes semblables chez l’être humain et chez les autres animaux. Cette similarité offre une passerelle possible pour la communication entre l’Homme et l’Animal, c’est ce miroir qui l’intéresse. À la lumière de la biologie et de l’éthologie, tout en portant son attention sur la posture corporelle et l’expression des émotions, elle s’attache à la fluidité de la ligne, à la justesse du volume. Elle essaie de « faire dire », à ses assemblages d’objets la fourberie du tigre, l’empathie de l’orang-outan ou la curiosité du daim. Autant de « qualités » finalement si connexes au Vivant.

L’économie de moyens dans son processus de création fait œuvre. L’assemblage de ces objets obsolètes en une représentation animale, forme un corps qui synthétise les contradictions de nos modes de vie. L’accumulation et la recontextualisation de cette pluralité d’objets, créent paradoxalement une unité. Les éléments réassemblés deviennent un tout et se chargent d’un sens nouveau. Une métaphore qui met en scène deux enjeux majeurs de notre époque, la protection de nos écosystèmes et la réflexion sur nos modes de vie consumériste.

« En sculptant ces animaux, je façonne un zoo inoxydable, telle une arche de Noé capable de survivre à l’inexorable transformation des espèces. Un bestiaire médusé témoin de la diversité du vivant pour les générations futures ».